Récréation

Publié le 15 Avril 2012


La tête vide. Ou trop pleine. Qui anesthésie l'inspiration. Celle là même qui nous fait créer. Le syndrome bien connu de la page blanche, à l'échelle du bois de bonsaï. L'envie mais pas le temps. Le moment mais pas le thème. Une autre fois peut être. Un réveil réfléchit, qui ne laisse pas la place au coton du matin qui se dissipe peu à peu dans la tête, comme de la ouate sous l'eau. Un passage du songe à la lumière qui se fait dans le bruit. Le bruit que fait les cliquetis des méninges lorsqu'ils se mettent en route après quelques heures d'inactivité. Ou plutôt après un temps de récréation. Oui parce que je pense que l'on peut assimiler les rêves à une récréation de la réflexion. Une récréation d'école primaire, celle qui sent la craie et l'éosine. Celle où tes pensées journalières jouent à chat-perché pour laisser place au fouillis onirique qui va faire de la patouille avec tout ce qui n'a pas réussi à se mettre en hauteur assez vite. La récréation du rêve est spontanée, sans organisation et a les genoux égratignés. Elle rit aux éclats et ne voit pas le temps passer. Elle ne voit pas se rapprocher l'heure où la maîtresse sonnera la cloche, qui annonce le retour aux cahiers, aux leçons, à la réflexion rangée. Parfois la cloche ne sonne pas, mais on rentre de nous même dans la salle qui sent l'encre et le papier buvard. Qui sent le chaud d'une classe entière qui a trop réfléchi...

 

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Rédigé par On-s'tient-au-Juh

Publié dans #Poésie quotidienne

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